décès autoérotiques
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Ni suicides, ni meurtres : les décès par autoérotisme (© août 2000) Cet article est paru dans la revue "Forensic" |
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La pratique de la suffocation et/ou de
la strangulation dans un contexte auto-érotique (masturbation) est
un acte plus dangereux qu'il n'y paraît et peut donner lieu à
des décès controversés. En effet, les forces de l'ordre
considèrent en général ces décès comme
des meurtres jusqu'à preuve du contraire. Sans compter les répercussions
psychologiques pour la famille du décédant. Ces décès
surviennent en général pendant des jeux solitaires ("asphyxie
autoérotique").
Ces cas intéressent peu les professionnels comme le public. Ce désintérêt peut être attribué à une mauvaise interprétation de la situation (suicide ou homicide plutôt qu'accident), un accueil positif à tout type d'activité sexuelle consentie et une répugnance à reconnaître les dangers concomitants à certaines activités sexuelles (par exemple "bondage"/asservissement) et le tabou social relatif aux décès survenus durant une activité sexuelle. |
Historique Les décès par autoérotisme font leur entrée dans la littérature médicale lorsque que le docteur Bernt (Allemagne - 1821) se pencha sur le cas d'un homme âgé, pendu, nu, les mains et les parties génitales attachées et conclu sur un cas de suicide. Mais en fait ce n'était pas la bonne conclusion. Il fallut que passe un siècle avant que les aspects sexuels soient pris ne compte dans des scénarii fatals. Ce fut, là encore, un médecin légiste allemand, Ziemke, qui en 1926 considéra ces cas comme des décès accidentels.
On distingue aujourd'hui les accidents autoérotiques "typiques" qui sont le résultat d'une asphyxie par le moyen de compression de la nuque, de la poitrine ou de l'abdomen et des accidents autoérotiques "atypiques" qui impliquent des auto-stimulations sexuelles par d'autres moyens.
L'élément central de ce "syndrome" est la recherche d'effets physiologiques par le déficit d'oxygène au cerveau. Il existe de nombreuses façon d'y arriver: pendaison et strangulation (déficit d'arrivée du sang au cerveau), suffocation (déficit de l'arrivée d'air aux poumons -avec un sac plastique sur la tête par exemple), en compressant les organes de respiration (ligatures abdominale ou pulmonaire), en compressant la nuque (moyen le plus commun), par l'utilisation de certains médicaments ou substances (oxyde nitrique, cocaïne, chloroforme, anesthésiques…) et par noyade. Ce type de stimulation peut être apprécié pour lui-même, mais il est souvent accompagné d'une masturbation. Il est souvent lié à la cordophilie (plaisir d'être attaché et/ou pendu par les cordes ou des chaînes), le "bondage" (asservissement sexuel sous la forme de vêtements et cagoules serrés -latex et cuir), bottes en caoutchouc, bandeaux et baillons, clips dans les mamelons, "piercings", brûlures des organes génitaux et autres tortures auto-infligées, fétichisme, tranvestisme, utilisation de la pornographie (à orientation sado-masochiste) et des miroirs (reflets narcissiques) ou caméras vidéo (qui d'ailleurs permettent l'enregistrement des accidents létaux). Typiquement, plusieurs de ces pratiques sont liées à l'asphyxie sexuelle.
En général, la cause du décès est l'asphyxie due à la strangulation (compression de la nuque par liens), aux médicaments, aux chocs électriques (le choc arrête le fonctionnement cardiaque et le cerveau qui privé d'oxygène cessent son activité) ou à tout accident impliquant le déficit de fourniture d'oxygène. Mais, de façon indirecte, cela peut être du à d'autres causes survenant lors de stimulations autoérotiques par exemple : une crise cardiaque due à la pression sanguine, la perforation des intestins, la nuque brisée (chute liée à des auto-attachements non réussis), une hypothermie lorsqu'une personne est incapable de se libérer. Restreindre la respiration c'est non seulement empêcher l'oxygène de rentrer (chute du pH à 6.9) mais empêcher le dioxyde de carbone de sortir (montée du pH à 7.8), ce qui est incompatible avec le maintien de la vie. Et souvent le premier signe qu'il y a arrêt cardiaque est l'arrêt lui-même D'autres dangers viennent s'y ajouter : rupture de la trachée, fracture du larynx, dommages aux vaisseaux sanguins de la nuques, déplacement d'une plaque graisseuse dans une artère de la nuque qui va dériver vers le cerveau et provoquer une attaque, dommage à l'épine cervicale, obstruction aérienne par la langue, aspiration de vomissures. Dans quelques cas rares, la personne qui subit cette asphyxie retrouve tous ces esprits mais est retrouvée décédée quelques heures plus tard d'une attaque cérébrale.
1 Déficit brutal d'oxygène dans l'environnement (gaz butane/propane) 2 Obstruction du nez et de la bouche (suffocation) 3 Obstruction des voies principales de respiration (refoulement/étouffement) 4 Obstruction du passage de l'air par pression sur la nuque (strangulation/pendaison) 5 Compression de la poitrine (asphyxie traumatique) 6 Restriction de la respiration par le positionnement (asphyxie de position) 7 Incapacité du sang à transporter l'oxygène vers les tissus (empoisonnement au monoxyde de carbone) 8 Incapacité des tissus à utiliser l'oxygène (empoisonnement au cyanure) 9 Inhalation de liquides par les voies de respiration (noyade)
Dans les "normes" considérées comme naturelles et universelles, l'expérience individuelle de notre propre corps et du plaisir est déplacé et transformé par l'expérience de l'environnement et du désir envers une autre personne ou objets ou bien même canalisée dans des activités mentales, symboliques. C'est le contraire qui prend place dans l'autoérotisme dans laquelle les projections et les investissements émotionnels sont temporairement retirés de l'environnement et réinvestis dans le corps. C'est pourquoi ces pratiques sont considérées comme taboues sur le plan social.
Chez les adolescents le rituel est solitaire alors que chez les adultes la tendance est à la pratique en couple (homosexuel ou hétérosexuel). De même, chez les adultes les rituels masturbatoires tendent à être plus "sophistiqués" et d'autres paraphilies (fétichime, transvestime) sont associées dans plus des deux tiers des cas. Tous les âges (de 7 à 70 ans, avec une moyenne d'âge d'environ 30 ans), toutes les ethnies et toutes les couches de la société sont concernés.
Un décès survenu pendant des activités autoérotiques mobilise les force de l'ordre, les médecins médico-légaux, la famille du décédé. Comme dans toute mort violente, l'identification, la conservation des preuves, un jeu de photographies de la scène et du corps, les témoignages/entretiens avec la famille et les relations sont nécessaires à une interprétation pointue du cas (par exemple, dans les cas de pendaisons une ligature incomplète doit faire penser à un accident autoérotique).
2. preuve de mise en jeu de mécanismes physiologiques afin d'accroître l'éveil sexuel avec moyens de sauvetage. 3. preuve d'une activité sexuelle solitaire. 4. aides au fantasme. 5.
mise en évidence ou connaissance d'une activité autoérotique
dangereuse antérieure.
La pendaison est la cause de la mort dans la moitié des cas (avec suspension incomplète dans plus de 60 % des cas) et l'asphyxie avec sac plastique dans un tiers des cas.
Les personnes qui s'engagent dans un comportement d'asphyxie autoérotique le pratiquent généralement dans l'ignorance totale de leur environnement proche. Aussi il est difficile d'évaluer efficacement le nombre de victimes potentielles / réelles.
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Dernière modification : 4 octobre 2001 |